De la part de Marc-76
Pour les jouets , nous avons plus été habitué à utiliser ce que nous avions sous la main, l’imagination donnant vie à l’objet.
En face de la sortie de l’école primaire de garçons de Sains se trouvait un magasin de jouets tenu par Madame Coolens, mais on admirait plus la vitrine que l’on n’achetait de jouets.
Il y avait des périodes pour chaque jeu, une revenait donc celle du cerf-volant.
Cet instrument occupe maintenant un espace dans les magasins de sports, pour nous rien de tel, on le construisait.
Rassembler le matériel est déjà une activité !
Il faut des baguettes, souples, légères, le troène ou le lilas sont parfaits.
Du papier, les papiers d’emballage sont retenus pour leur solidité , la taille du papier donnera celle du cerf-volant !
La ficelle, légère et robuste, dans mon souvenir c’est le plus difficile à trouver (il faut visiter la réserve des parents)
Pour la colle, quelques cuillerées de farine feront l’affaire.
On fait donc un T avec deux baguettes ( l’art des nœuds pour cette attache), puis des deux extrémités du T on rejoint la base du T de façon à arrondir la baguette supérieure.
C’est compliqué à écrire, mais ça n’a jamais posé de problèmes pour le faire !
Sur cet arc de cercle, il faut fixer le papier d’emballage.
Un découpage un peu supérieur à l’arc de cercle créé par les baguettes et la ficelle nous permettra de rabattre les bords qui seront collés avec la farine diluée dans l’eau.
Il reste à fixer l’attache du cerf-volant sur la baguette centrale du T .
Une corde un peu plus grosse sera attachée pour faire une queue au cerf volant, on y mettra peut-être quelques bouts de papiers ficelés , c’est plus joli et c’est plus efficace.
Notre ficelle se fixe à l’attache du cerf-volant, il ne reste plus qu’à attendre le vent .
L’espace privilégié se situait près de l’actuelle Mairie, le vent d’ouest entraînait le cerf-volant au-dessus d’un vaste espace de culture avec un bâtiment appelé « le Parc à Meules » .
C’est dans ce bâtiment que l’usine les Trois Lords a eu son activité.
Aujourd’hui il est difficile d’imaginer que cet espace était cultivé, libre de toutes habitations et sans lignes électriques .
À l’altitude où montait le cerf-volant on reconnaissait l’expertise à créer cet engin volant, mais aussi la capacité à le faire tenir en l’air.
Bien des constructions se sont brisées dans les premières minutes, suite à une rafale mal maîtrisée ou un problème d’équilibrage .
Les jours de fort vent, on pouvait passer l’après-midi complète à ce jeu .
Pour varier les plaisirs on posait des papiers sur la corde de retenue et le vent les poussait à monter vers le cerf-volant, on envoyait un télégramme !
Le vocabulaire et l’imagination n’ont jamais fait défaut.
L’exploit a toujours été d’avoir le cerf-volant qui vole le plus haut et le plus loin, sans tomber.
La corde casse parfois, certains ont retrouvé leur cerf-volant de l’autre coté de la route Nationale (nous sommes à l’actuelle Mairie) .
Cet incident force le respect.
Un autre engin volant plus simple s’appelle « l’alouette ».
C’est un papier plié en V avec une petite queue, les deux branches du V forment l’attache.
Les performances sont moindres et on le réserve de préférence aux petites sœurs (pas Macho !)
Le soir on dormait bien !
Marc-76