28 juillet 2006 : 7h30
Il me tarde de revoir notre ami Werner. En principe BOB, devait démonter les injecteurs du moteur Volvo - 3 cylindres - 40 cv - cet après midi. Un ami - une référence au niveau mécanique marine - passera demain dans la journée pour expertiser ce moteur.
Lorsque je pense à la situation de Werner, je me dis que cela doit être difficile à vivre : il a du temps mais ne dispose pas encore des outils, du matériel qu'il faut. Attendre et voir ... Wait and see ...
C'est justement pour échapper à cela - regarder la télévision toute la journée - qu'il a décidé de partir vers ce qu'il connaît de mieux : la mer.
16h15 :
BOB est là mais il n'est pas seul. Un couple, accompagné d'un jeune garçon, est avec lui et Werner. Je connais ce couple car depuis le début, nous nous sommes croisés de nombreuses fois. L'homme parle très bien l'allemand. Je pensais qu'ils habitaient dans la région ! En fait, ils viennent de Tournai (Belgique) et c'est leur troisième week end à Malo-les-Bains à bord de leur camping car. Ils viennent à chaque fois rencontrer Werner.
Je remets à Werner un petit livret contenant tous les articles, photos et commentaires de son aventure sur la plage de Malo-les-Bains. Il a dû mal à contenir ses émotions. Il me montre ce qu'il tient entre ses mains : des copies de mon site Internet ! les amis belges ont eu la même idée :-)
Je me renseigne auprès de BOB afin de savoir s'il a pu intervenir sur le moteur. Werner n'a pas voulu ...
Grâce à la présence de cet "interprète", j'explique à Werner que c'est la seule façon d'opérer. D'ailleurs profitant du passage d'un membre du personnel Debussche, spécialiste Volvo, je l'interpelle : celui-ci confirme que c'est la seule manière de faire. Finalement, demain, c'est bon : il est d'accord pour que l'on opère le "coeur" de LISA.
De toute façon, il faut absolument intervenir, les établissements Debussche sont fermés pour 15 jours.

Werner a profité de la journée pour commencer à nettoyer sa coque.
Il a scié également les boulons du presse étoupe de l'axe du gouvernail. L'entrée du fourreau est tordue :-( .
Un autre couple parti le jour du remorquage vient de rentrer de vacances. Nous les invitons à nous rejoindre. Werner est heureux de les retrouver. Charlotte et Jean-Luc n'ont pas voulu aller directement chez eux avant d'avoir vu Werner. Werner évoque le moment où, un voilier est venu accoster le LISA, mercredi. C'était l'ami BOB qui, revenant d'une sortie en mer, venait lui remettre deux maquereaux fraîchement pêchés. Cela l'avait agréablement surpris.

En une semaine, il s'en est passé des choses : Werner explique à Charlotte cette semaine très intense.

De gauche à droite : Charlotte qui essuie une petite larme, BOB, Jean-Luc et Werner. Il est tellement attachant ce Werner.


L'Oncle Pic'sou, à travers ses commentaires des 27 et 28 juillet sous l'article LISA K-L 137, nous gratifie d'une histoire presque croustillante qu'il a intitulé "Le remorqueur remorqué ou, Générosité, bénévolat et Inflation".
Très belle histoire qui permet de cerner un peu plus le personnage! Finalement, les années passent et rien ne change :-( ... si ce n'est le prix !


29 juillet 2006 : 10h00

Il fait très chaud que Dunkerque. Werner m'explique qu'il y a trois problèmes. Le premier consistera à enlever la mèche (axe) du gouvernail. Mais comme il est très long, il ne pourra pas l'enlever par le bas et comme il est tordu à sa base, l'axe ne peut plus coulisser dans son fourreau pour être extrait par le haut. Reste aussi le problème du protège safran !!
Second problème, le moteur : là, je le rassure, un ami arrive vers 14h00 Et le dernier, c'est le mât et son équipement.
BOB et ses copains arrivent. Ils viennent récupérer leur ancre flottante. Comme Werner n'a pas d'outillage, la SNSM et les Corsaires Dunkerquois mettent à sa disposition de l'outillage :-) ... Werner, heureux mais gêné d'être encore redevable, retourne vers son LISA. Ces hommes, de simples bénévoles de la SNSM, lui ont sauvé la vie, le 13 juillet et aujourd'hui, ils sont de nouveau à ses côtés. Une belle histoire est en train de naître.

29 juillet 2006 : 13h20
Werner est sur son bateau, le regard tourné vers son pays. Il vient de terminer ...

le protège safran est par terre !!! Une fois les outils en sa possession vers 12h00, il a attaqué toute de suite.

En attendant Bernard - dit "Gérard Jugnot'' -, Werner essaye de faire tomber la bride de la "mèche" de son safran. BOB nous rejoint, et de nouveau nous faisons le point sur nos sources : nous manquons cruellement de contacts travaillant dans la chaudronnerie : il faudrait refaire la partie gouvernail !!!
14h00 : Bernard arrive. Je lui explique de nouveau ce qu'il l'attend : le moteur Volvo est bloqué.
Le temps de prendre ses outils, de se mettre en bleu de travail, et Docteur Bernard se penche sur le moteur Volvo, qui n'a que 80 heures de marche.

Le démarreur et l'alternateur sont démontés. Ils ont beaucoup souffert comme le montrent les petites miniatures : présence de sel ... Je vais pouvoir les emmener chez un spécialiste dès lundi.
Les porte injecteurs - avec leurs injecteurs - sont enlevés. Un contrôle visuel de l'huile rassure Bernard. Par contre, le moteur est toujours bloqué ! Il est temps de passer au remède dont voici le secret : pulvériser du dégrippant (ou mettre du gas oil) dans les logements de chaque injecteur et laisser agir. Renouveler le remède s'il n'y a pas de mieux. Ensuite, il faut tourner le moteur à la main.
Au bout d'une dizaine de minutes, Bernard et BOB font tourner le moteur après un dernier gros effort : la "bête" vient de cracher son "eau salée" arrosant au passage le Docteur Bernard :- ) ... Le moteur n'a rien et Werner est soulagé. On lui recommande de faire quelques mouvements tous le jours, afin de bien dégommer le moteur.
Ensuite, Bernard reviendra pour remettre en état le moteur car, il faudra le vidanger, remettre de la nouvelle huile et procéder au démarrage.